Le "Made in Switzerland" est-il toujours une garantie de compétitivité sur le marché du digital ?
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5 min
De Cayan Frey
Salut Vevey !
Au sein de l’agence, nous préconisons le local. Tout ce que nous créons est réalisé à Vevey, à la rue des Tilleuls 2. Nos projets se créent et se développent dans nos locaux et nous mettons un point d’honneur à respecter cet aspect.
Nous avons, par le passé, eu des expériences avec du développement offshore. Bien entendu, les projets ont abouti, mais quid de l'évolutivité ? Qu’en est-il des conditions de travail de l’entreprise en face ? Que se passe-t-il quand les développeurs se succèdent sur le projet ? Bien des questions auxquelles nous avons été confrontés et pour lesquelles nous avons appris par l’expérience : c’est difficile. Cela demande une rigueur de tous les instants pour tester, valider et intégrer les éléments développés par la compagnie étrangère et les heures “gagnées” en développement sont rattrapées dans le suivi de projet ou le testing.
En lisant ces quelques lignes, vous penserez peut-êre que j’enfonce des portes ouvertes. C’est le cas. Ces lignes sont le fruits d’un constat sur les derniers mois où nous avons essuyé des refus d’offres pour des solutions digitales, plus ou moins complexes, et les véritables raisons (cachées derrière des aspects technologiques) étaient principalement le budget, bien que celui-ci apparaissait après les autres points qui ont fait que nos offres n’ont pas été retenues. C’est surtout le discours en surface de ces prospects qui gratte. J’ai deux exemples d’entreprises qui me viennent en tête :
- La première, lors des différents échanges, nous a présenté son secteur d’activité. Cette entreprise fait donc son business dans l’arc lémanique et nous a bien fait comprendre l’importance d’être suisso-suisse et leur implication dans l’économie locale. Bien entendu, c’est plus simple pour vendre des logements.
- La seconde, une entreprise active dans le domaine médical, souhaite développer une solution sur mesure pour un besoin bien spécifique. Gardons tout de même en tête que nous ne parlons pas d’un développement compliqué, mais qui implique beaucoup de processus, de la sécurité et de nombreuses itérations sont à prévoir pour atteindre l’objectif. Là aussi, le Swiss-made est martelé chez eux à tous les niveaux et sont les premiers à s'indigner du tourisme médical.
Dans les deux cas, et ce même avec le discours du “nous privilégions le local, les entreprises suisses etc.”, le projet nous a échappé pour des entreprises étrangères. Vous comprendrez donc la légère frustration et le sentiment d’hypocrisie qui ressortent de ces appels d’offres.
Bien entendu, nous avons demandé des retours sur nos offres et avons aussi analysé en interne ce qui aurait pu être optimisé, mais nous avions des offres avec lesquelles nous étions alignés avec nos valeurs et bien dans nos sneakers (et venez lire cet article au passage). Avec plus de 10 ans d’expérience dans le domaine, j’ose espérer et je crois que nos présentations sont bien rodées. Elles sont personnalisées pour chaque client, elles s’intéressent au domaine du prospect et dans quelques cas, elle propose des pistes à creuser pour le potentiel futur projet. Nous sommes très loin, et ça nous a pris du temps, de sortir de la traditionnelle offre “voilà le budget, voilà le CMS. Signez ici”.
En fait le “Made in Switzerland” ça veut dire quoi ?
Derrière les labels “swiss made software” “Made Swiss” se cache en fait une pléthore d’éléments qui doivent être pris en compte. En effet, chez Marvelous nous essayons d'insuffler une pensée digitale chez nos clients, nous formons des apprentis dans le numérique, nous versons des salaires suisses et nous nous efforçons de participer au tissu économique vaudois.
Cela se traduit aussi par des échanges entre les divers acteurs vaudois, des conférences sur des sujets et des cours pour les formateurs de l’entreprise.
Donc derrière les lignes de budget, c’est tous ces éléments qui sont retranscrits. Bien entendu, il y a des heures listées proportionnellement à l’effort avec un tarif X, mais derrière, il y a une vraie structure sociale, économique et suisse.
Le fait que nous soyons aussi à environ 30minutes de nos clients pour des RDV et des échanges / workshop / statut face à face est un argument à ne pas négliger. Bien entendu, le confinement et le télétravail sont passés par là et ont fortement changé les mentalités, mais il n'y a rien de mieux que du “Crazy Eight” avec de vraies personnes en face.
Quelle est notre valeur ajoutée ?
A force, nous venons naturellement à nous questionner sur notre positionnement, sur notre vision et si la stratégie que nous adoptons est la bonne.
Comme le prix, pour des projets à faible complexité, le constat est peut-être que le “Made in Switzerland” ne se situe plus là. Le “Made in Switzerland” se traduit peut-être maintenant par de l’accompagnement dans une transition digitale, par une haute valeur ajoutée dans des implications stratégiques ou comment résoudre une problématique métier d’un secteur donné. Vendre des sites internets vitrines aujourd’hui, en Suisse, en respectant les salariés, le tissu économique et en s’engageant localement paraît difficile et plus forcément au goût du jour pour une entreprise de notre taille. La concurrence est rude et nos frais internes font que les prix grimpent rapidement.
Nous avons plusieurs exemples qui vont dans le sens de l'ajout de valeur ajoutée, de comment décortiquer une problématique métier pour trouver des solutions digitales (ou pas) et nous le voyons avec notre département de Gamification for Business (salut Yuzzzu 👋) que les entreprises sont ouvertes à ce genre de discussions.
Le tableau n’est cependant pas totalement sombre. Nous constatons que nos clients, qui sont ouverts à ce genre de discussion et qui ont acquis ce que signifie réellement le “Made in Switzerland”, n’ont eu que des projets avec un grand succès.
Le futur dans tout ça ?
Chez Marvelous, nous allons garder notre cap. Nous soutenons l'économie locale et nous croyons mordicus à notre positionnement. Bien entendu, il y aura des déceptions et des frustrations, mais les projets que nous entamerons seront sur une base saine et sur un partage de valeurs communes.
L'objectif pour nos équipes est de maintenant réussir à retranscrire cette valeur ajoutée dont je faisais mention plus haut dans l'article : comment la rendre compréhensible et naturelle pour nos futurs prospects. Bien entendu, et mes compères d'autres agences le sauront, le but est que cela soit accessibles, "snackable" et bien vulgarisé pour que cela parle au plus large public possible.
Aides et outils
Pour cet article, j’ai utilisé des correcteurs textuels, DeepL pour la traduction et Dall-e et Artsmart pour générer des illustrations.
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