Le génie du marketing du film Deadpool & Wolverine
Campagnes & contenus
8 min
De Cayan Frey
Bye Bye Bye
En 2024, le monde du cinéma a été secoué par la sortie de "Deadpool & Wolverine". Ce n'est pas seulement un blockbuster, c'est un phénomène culturel qui a redéfini les règles du marketing digital.
Plongeons dans les coulisses de cette superbe campagne qui a fait vibrer les réseaux sociaux et exploser le box-office.
Un démarrage fulgurant
Dès le départ, "Deadpool & Wolverine" a fait sensation. Le trailer, publié en avril 2024, a pulvérisé les records avec 365 millions de vues en 24 heures, dépassant même le géant "Spider-Man : No Way Home". Ce n'était que le début d'une campagne marketing qui allait marquer l'histoire.
Après seulement deux semaines d'exploitation, le film a généré 824 millions de dollars à l'international, se hissant à la troisième place des films R-rated les plus rentables de tous les temps (Wikipédia), derrière "Joker" et "Oppenheimer". Un exploit qui témoigne de l'efficacité de la stratégie marketing mise en place.
Vous me direz que les deux autres films ont bien scorés aussi, vu la liste fournie plus haut ... Certes.
Le pouvoir des réseaux sociaux
Au cœur de cette réussite, on trouve une utilisation magistrale des réseaux sociaux. Hugh Jackman et Ryan Reynolds, avec leurs 86 millions de followers cumulés sur Instagram, ont transformé leurs comptes en véritables machines à buzz, blagues et d'événements. Leurs échanges humoristiques, toujours avec un peu de piquant, et leurs aperçus des coulisses ont créé une attente palpable chez les fans.
La campagne s'est étendue à TikTok et Instagram (Nathan Lust, l'Australien qui danse de fou), où une chorégraphie inspirée de l'intro du film sur "Bye Bye Bye" de NSYNC est devenue virale suite aux premières projections. Cette intégration de la culture pop des années 90 a touché une corde sensible chez un large public, démontrant une compréhension fine des tendances actuelles.
Non, ce n'est pas moi qui écoute NSYNC en boucle et qui attend leur tournée avec impatience ... non non non
Collaborations stratégiques
La campagne a brillamment intégré des collaborations avec des marques en phase avec l'univers de Deadpool. Heinz (cliquez celle-ci, car elle vend du rêve !), Heineken (digne d'une pub du Super Bowl), et Old Spice ont participé à des campagnes qui ont su conserver le ton irrévérencieux du/des personnage/s. Le merchandising a également joué un rôle clé, avec des collaborations innovantes comme les manettes Xbox au design audacieux (les manettes ont un joli p'tit boule, comme Explore Vevey) et une ligne de streetwear Adidas qui a fait son petit effet au public cible (j'en fais partie, mais si je cède, je me fais incendier par la cheffe de la maison).
L'alchimie des stars
Bien sûr, l'alchimie entre Jackman et Reynolds a été exploitée à son maximum. Leur participation à des émissions populaires comme "Hot Ones" ou chez Donny Pangilinan a montré une complicité naturelle qui a renforcé l'attrait du film. Cette approche a humanisé les stars, les rendant plus accessibles et attachantes aux yeux du public.
Pendant ces interviews, ils n'ont pas fait que des blagues cela dit. Ils ont aussi parlé de sujets importants et d'actualités comme la santé mentale, l'anxiété etc.
Ils ont aussi, comme d'habitude, osé jouer l'auto-dérision et c'est une très (très) grande qualité et force dans les campagnes marketing.
En gros, ils ont été vrais. Et n'est-ce pas cela que l'on recherche dans les publicités/campagnes/réseaux sociaux ?
L'engagement des fans au premier plan
L'élément le plus marquant de cette campagne pour ma part a été l'engagement direct avec les fans.
Les apparitions surprises de Reynolds et Jackman lors de conventions Deadpool, entre autres, ont créé des moments forts en émotion, générant un contenu organique puissant sur les réseaux sociaux. Cette approche a renforcé le lien entre les acteurs et leur public, créant une communauté engagée autour du film.
En gros, la formule gagnante est :
Le succès de "Deadpool & Wolverine" repose sur une formule à quatre ingrédients :
- Des collaborations de marques intelligentes
- L'exploitation de l'aura médiatique de ses acteurs principaux
- L'intégration habile des influenceurs
- Un humour omniprésent et bien dosé
La campagne a su maintenir un équilibre parfait entre ces éléments, évitant la répétition et gardant le public constamment engagé et diverti.
Cette campagne offre plusieurs enseignements précieux pour les professionnels du marketing digital :
- L'authenticité paie : l'humour naturel et la complicité entre les acteurs ont créé une connexion authentique avec le public.
- L'intégration multiplateforme est cruciale : d'Instagram à TikTok en passant par YouTube, chaque plateforme a été utilisée de manière optimale.
- L'engagement direct avec les fans crée un impact durable : les interactions surprises et personnelles génèrent un buzz organique puissant.
- L'humour, utilisé intelligemment, peut transcender les frontières du marketing traditionnel.
En conclusion, la campagne de "Deadpool & Wolverine" restera dans les annales comme un exemple de marketing digital innovant et efficace. Elle montre comment, avec de la créativité et une compréhension profonde de son public, il est possible de transformer un film en un véritable phénomène culturel. Pour les marketeurs et les passionnés de technologie, c'est une source d'inspiration et un cas d'étude qui continuera d'influencer les stratégies marketing dans les années à venir.
Et le film dans tout ça ? (attention spoilers)
Nous ne sommes pas sur un blog de critiques de cinéma, mais le film fait son taff.
C'est drôle, il y a de l'action, ça se moque de l'univers Marvel et ses dérives et c'est surtout bourré de clins d'oeil. Clins d'oeil à des projets abandonnés (coucou Gambit de Channing Tatum), clins d'oeil à d'autres films, à des échecs MCU, à des réussites MCU mais aussi, et surtout, à des piques entre Ryan Reynolds et Hugh Jackman. Et ça, c'est très (très) fort !
Easter egg
Qui se souvient de la scène de Deadpool et Céline Dion ? C'était la promo du deuxième film.
Pour rappel, Deadpool demandait à Céline de chanter moins bien. Qu'elle était une 10 et qu'elle devait descendre à 5. En gros d'être moyenne. Ce à quoi Céline l'a envoyé sur les roses et Deadpool pour finir dit "Oh ... j'aurai du prendre NSYNC ...".
La blague de 6 ans, qui est reprise pour le troisième film. Bravo 👏👏👏